La première année d’application de la Loi du Marco Temporal a été marquée par des conflits et des violences contre les peuples autochtones en lutte pour leurs terres
En 2024, l’offensive du Congrès National contre les droits des peuples autochtones s’est traduite par des violences à l’encontre des communautés et des territoires indigènes, selon le rapport annuel du Cimi
L’année 2024 fut la première à s’ouvrir sous l’égide de la Loi 14.701/2023, adoptée par le Congrès national et promulguée dans les derniers jours de décembre 2023. Les peuples autochtones et leurs alliés espéraient que cette loi, dite “du Marco Temporal”, serait rapidement invalidée par la Cour suprême fédérale (STF), compte tenu de son inconstitutionnalité flagrante et de son opposition directe à une décision récente du STF sur le sujet (ayant statué erga omnes). Il n’en fut rien. La loi est restée en vigueur tout au long de l’année 2024, fragilisant les droits territoriaux des peuples autochtones, alimentant l’insécurité et exacerbant les conflits et attaques contre leurs communautés dans toutes les régions du pays. Tel est le constat dressé par le rapport “Violences contre les peuples autochtones au Brésil – Données 2024”, publication annuelle du Conseil missionnaire pour les peuples autochtones (Cimi).
L’entrée en vigueur de la Loi 14.701 a été invoquée par le pouvoir exécutif – responsable de la démarcation des terres autochtones – comme un obstacle bloquant toute avancée dans les procédures administratives de reconnaissance et de régularisation des territoires indigènes. Malgré les recours déposés en urgence devant la Cour suprême, le juge rapporteur a choisi de maintenir la loi en vigueur et de créer une « Chambre de conciliation », relançant ainsi des débats que le STF lui-même considérait pourtant clos.
En conséquence, les démarches de démarcation ont progressé à un rythme lent, et des terres autochtones, y compris celles déjà régularisées, ont subi des invasions et des pressions de la part d’accapareurs de terres (grileiros), de fermiers, de chasseurs, d’exploitants forestiers et miniers, – entre autres envahisseurs qui se sentaient encouragés par le contexte de droits territoriaux déconfigurés. Les chiffres concernant les assassinats et les suicides parmi les populations autochtones sont restés alarmants, tout comme les cas d’abandon et de négligence envers ces peuples et communautés.
Cette situation a été exacerbée par la crise climatique, avec des inondations sans précédent dans le Rio Grande do Sul et des sécheresses accompagnées d’incendies majeurs dans les biomes du Pantanal, du Cerrado et de l’Amazonie. Les peuples autochtones ont été parmi les plus touchés par ces événements tragiques. Dans le sud du pays, les inondations ont aggravé la situation des communautés qui vivaient déjà dans des situations de vulnérabilité et de dépossession, dans des campements et sur le bord des routes. Dans les régions Nord et Centre-Ouest, le manque de personnel et de structure de l’Etat pour surveiller et protéger les terres indigènes a rendu difficile la lutte contre les flammes qui ont consumé plusieurs territoires.
Les communautés autochtones ont cherché à garantir, par le biais d’occupations et de reprises, un espace vital minimum pour la subsistance dans leurs propres territoires, dans un contexte de désespoir quant à l’avancement des démarcations. En représailles, ces communautés ont subi des attaques violentes en série de la part de fermiers et de jagunços
Si l’année 2023 s’est achevée par des attaques contre le peuple Avá-Guarani, dans l’ouest du Paraná, pendant la période de Noël, et par la promulgation d’une loi qui a affaibli les droits constitutionnels des autochtones, le premier mois de 2024 a été marqué par un événement brutal qui a donné le ton de l’année à venir pour les peuples autochtones qui se battent pour la démarcation de leurs terres. Le 21 janvier, un grand groupe de fermiers armés a attaqué la reprise territoriale des peuples Pataxó Hã-Hã-Hãe et Pataxó à Potiraguá, dans le sud de l’État de Bahia, à coups de feu et par des agressions. La dirigeante Maria Fátima Muniz de Andrade, connue sous le nom de Nega Pataxó Hã-Hã-Hãe, a été abattue lors d’une attaque qui a fait plusieurs blessés parmi les autochtones et trois autres blessés par balles.
Le peuple Avá-Guarani du Paraná a continué à être constamment victime d’attaques en 2024, tout comme les Guarani et Kaiowá du Mato Grosso do Sul, en particulier entre juillet et septembre. Les communautés autochtones ont cherché à garantir, par le biais d’occupations et de reprises, un espace vital minimum pour la subsistance dans leurs propres territoires, dans un contexte de désespoir quant à l’avancement des démarcations. En représailles, ces communautés ont subi des attaques violentes en série de la part de fermiers et de jagunços, avec la connivence – et, dans de nombreux cas, la participation directe – des forces de police.
Les cas enregistrés dans ce chapitre sont directement liés à la fragilisation des droits autochtones occasionnée par la Loi 14.701, reconnue par la Fondation Nationale des Peuples Autochtones (Funai) elle-même

« Marco temporal não » (« Non au cadre temporel !») : Banderole lors d’une réoccupation dans la TI Panambi – Lagoa Rica, à Douradina (Mato Grosso do Sul), territoire sous attaques répétées en 2024. Photo : Gabriel Schlickmann.
Violence contre le Patrimoine
Les « Violences contre le Patrimoine » des peuples autochtones, rassemblées dans le premier chapitre du rapport, ont totalisé 1 241 cas en 2024. Cette section est organisée en trois catégories : omission et lenteur dans la régularisation des terres, qui regroupe la liste de toutes les terres autochtones avec des démarches en attente ou sans mesures pour leur régularisation, totalisant 857 cas ; conflits relatifs aux droits territoriaux, avec 154 cas enregistrés dans 114 Terres Autochtones réparties sur 19 États ; et invasions possessoires, exploitation illégale des ressources naturelles et dommages divers au patrimoine, comptant 230 cas, touchant 159 Terres Autochtones dans 21 États du Brésil.
Les cas enregistrés dans ce chapitre sont directement liés à la fragilisation des droits autochtones occasionnée par la Loi 14.701, reconnue par la Fondation Nationale des Peuples Autochtones (Funai) elle-même. Incité à commenter l’effet de la loi par un questionnement effectué via la Loi sur l’Accès à l’Information (LAI), l’agence admet que la mesure affecte potentiellement « toutes les Terres Autochtones se trouvant en phase administrative antérieure à la régularisation ».
La thèse du marco temporal contenue dans la Loi, restreint la démarcation aux seules terres qui étaient en possession des autochtones à la date du 5 octobre 1988, jour de la promulgation de la Constitution. Sa conséquence fondamentale est que les peuples expulsés de leurs territoires pourraient se voir empêchés de récupérer leurs terres.
Outre l’application de cette thèse, la Loi prévoit également des modifications significatives dans les procédures administratives de reconnaissance territoriale. Certaines de ces modifications sont difficiles à mettre en œuvre et entraînent déjà, selon la Funai elle-même, “un allongement des délais des procédures de démarcation des terres autochtones”. D’autres « pêchent par manque de clarté et par contradiction » et s’avèrent même « inexécutables ».
Les impacts recensés incluent les 857 terres autochtones dont la régularisation est entravée par des procédures administratives en suspens, parmi lesquelles 555 ne bénéficient d’aucune mesure pour initier leur démarcation. Les timides avancées enregistrées en 2024 – cinq homologations par le Président de la République, 11 ordonnances déclaratoires signées par le Ministre de la Justice et 16 Groupes Techniques (GT) pour l’Identification et la Délimitation des Terres Autochtones créés par la Funai – se sont révélées insuffisantes pour infléchir cette tendance. Bien que l’actuel gouvernement affiche des résultats supérieurs à son prédécesseur, le troisième mandat du président Lula n’égale pas, à ce stade, les réalisations de ses deux premiers mandats, de 2003 à 2010.
Un reflet de cette situation est le fait qu’environ deux tiers (78) des terres et territoires autochtones ayant enregistré des conflits relatifs aux droits territoriaux en 2024 ne sont pas régularisés. Ces zones ont concentré 101 des 154 cas recensés par le Cimi dans cette catégorie pour l’année 2024.
En ce qui concerne les invasions, les dommages au patrimoine et l’exploitation illégale des ressources naturelles, la majorité des cas (61 %) ont touché des Terres Indigènes (TI) déjà régularisées (85), des réserves (10) ou des domaines autochtones (2). Au moins 48 TI’s ont enregistré des cas liés à des incendies ou à des brûlages en 2024, et beaucoup d’entre elles ont vu d’immenses étendues de territoire consumées par le feu.
Les opérations de désintrusion menées dans certaines terres autochtones ont marqué un contraste important entre le troisième mandat du président Luiz Inácio Lula da Silva et celui de son prédécesseur, Jair Bolsonaro, dont l’attitude permissive et le discours anti-démarcation ont fini par encourager les invasions de terres indigènes. Les témoignages et les données indiquent cependant que même les zones ayant bénéficié d’une attention prioritaire du gouvernement fédéral n’ont pas été totalement libérées des envahisseurs – comme ce fut le cas pour les Terres Indigènes (TI) Apyterewa, dans le Pará, Karipuna, dans le Rondônia, et Yanomami, en Amazonas et Roraima, entre autres.
Dans le Mato Grosso, la Terre Indigène (TI) Sararé, du peuple Nambikwara, a enregistré une augmentation sans précédent de la dévastation causée par l’orpaillage illégal. La présence d’orpailleurs avait été dénoncée par les autochtones depuis 2017, mais elle a explosé en 2024. Dans le Maranhão, la pression de l’agrobusiness, des bûcherons clandestins et des accapareurs de terres (grileiros) a été documentée dans un grand nombre de territoires, dont beaucoup sont pourtant déjà démarqués.
Les attaques armées contre les communautés autochtones en lutte pour la démarcation de leurs terres ont été graves et nombreuses, avec des implications et des développements enregistrés dans différentes catégories de cette section

Campement Terra Livre (Terre Libre) 2024 à Brasília (DF) : le peuple Pataxó rend hommage à le leader Nega Pataxó Hã-Hã-Hãe, assassinée en janvier 2024 par des fermiers. Photo : Tiago Miotto/Cimi
Violence contre la Personne
Rassemblés dans le deuxième chapitre du rapport, les cas de « Violence contre la Personne » ont totalisé 424 enregistrements en 2024. Les neuf catégories dans lesquelles cette section est divisée ont enregistré les données suivantes : abus de pouvoir (19 cas) ; menace de mort (20) ; menaces diverses (35) ; assassinats (211) ; homicide involontaire (20) ; lésions corporelles (29) ; racisme et discrimination ethno-culturelle (39) ; tentative d’assassinat (31) ; et violence sexuelle (20).
Les trois États enregistrant le plus grand nombre d’assassinats sont restés constants ces dernières années. En 2024, le Roraima (57), l’Amazonas (45) et le Mato Grosso do Sul (33) ont affiché les chiffres les plus élevés, avec une mention particulière pour la Bahia, où 23 autochtones ont été assassinés.
Les données, qui ont totalisé 211 assassinats, ont été compilées à partir de consultations des bases du Système d’Information sur la Mortalité (SIM) et des secrétariats d’État à la santé, ainsi que d’informations obtenues auprès du Secrétariat Spécial de Santé Indigène (Sesai) via la Loi sur l’Accès à l’Information (LAI).
Les attaques armées contre les communautés autochtones en lutte pour la démarcation de leurs terres ont été graves et nombreuses, avec des implications et des développements enregistrés dans différentes catégories de cette section. Les assassinats de Nega Pataxó Hã-Hã-Hãe et de Neri Ramos da Silva, tué lors d’une opération policière contre une reprise territoriale Guarani et Kaiowá dans la TI Ñande Ru Marangatu, se distinguent par leur brutalité et la participation de la Police Militaire.
Au-delà de la terreur, des menaces et des blessures par agressions et tirs lors des diverses attaques qui ont touché des communautés comme celles des TI Tekoha Guasu Guavirá, au Paraná, et Panambi – Lagoa Rica, au Mato Grosso do Sul, de nombreux autochtones ont signalé des cas de discrimination et de préjugés lorsqu’ils ont cherché des soins médicaux dans les hôpitaux, mettant en évidence un contexte de racisme et de déshumanisation.
Plus de 30 attaques contre des communautés autochtones ont été enregistrées dans le pays, et au moins dix personnes ont conservé des projectiles logés dans leur corps : neuf Avá-Guarani et un Guarani Kaiowá, avec une balle logée dans la tête.
Bon nombre des situations décrites dans ce chapitre sont récurrentes et font référence au manque généralisé d’infrastructures scolaires et de santé dans les villages à travers le pays, ainsi qu’à l’absence d’installations sanitaires de base et d’eau potable

Campement Terra Livre (Terre Libre) 2024 à Brasília (District Fédéral). Photo : Hellen Loures/Cimi.
Violence par Omission du Pouvoir Public
Les « Violences par Omission du Pouvoir Public », organisées en sept catégories, sont rassemblées dans le troisième chapitre du rapport. Selon les données obtenues auprès du SIM (Système d’Information sur la Mortalité), des secrétariats d’État à la santé et de la Sesai (Secrétariat Spécial de Santé Indigène), 208 suicides d’autochtones ont été enregistrés en 2024. Comme l’année précédente, l’Amazonas (75 cas), le Mato Grosso do Sul (42) et le Roraima (26) ont enregistré les chiffres les plus élevés, concernant principalement au niveau national des autochtones âgés de 19 ans ou moins (32%) et entre 20 et 29 ans (37%).
Les données obtenues auprès des mêmes sources ont recensé 922 décès d’enfants de 0 à 4 ans en 2024, avec le plus grand nombre de cas dans les États de l’Amazonas (274 décès), du Roraima (139) et du Mato Grosso (127). Une fois encore, la majorité des décès d’enfants autochtones de moins de quatre ans résultait de causes considérées comme évitables, parmi lesquelles se distinguent les décès dus à la grippe et à la pneumonie (103), à la diarrhée, à la gastro-entérite et aux maladies infectieuses intestinales (64), ainsi qu’à la malnutrition (43). Des actions appropriées en matière de soins de santé, de vaccination, de diagnostic et de traitement pourraient éviter ou réduire considérablement l’issue fatale dans ces cas.
Les données suivantes ont également été enregistrées dans cette section du rapport : manque d’assistance générale (47 cas) ; manque d’assistance dans l’éducation (87) ; défaillances dans le domaine de la santé (83) ; dissémination d’alcool et d’autres drogues (10) ; et décès dus à l’absence de soins médicaux (84), totalisant 311 cas.
Bon nombre des situations décrites dans ce chapitre sont récurrentes et font référence au manque généralisé d’infrastructures scolaires et de santé dans les villages à travers le pays, ainsi qu’à l’absence d’installations sanitaires de base et d’eau potable. Les inondations et accumulations de pluies dans le Rio Grande do Sul, ainsi que la sécheresse dans le nord du pays, ont aggravé ces conditions et provoqué, dans certains cas, une vulnérabilité sévère pour des communautés entières.
Le manque d’accès à la terre a également des répercussions sur la santé, comme l’ont signalé divers peuples autochtones. Il en va de même pour la pollution des cours d’eau par le mercure utilisé dans les exploitations minières illégales et par les pesticides, dont l’usage augmente proportionnellement à l’expansion des monocultures dans plusieurs régions du pays.
Les cas de négligence envers les Warao ont également marqué l’année 2024. Dans de nombreuses villes brésiliennes, ces autochtones vénézuéliens ont été relégués dans des abris ne répondant pas aux conditions minimales de dignité. De tels cas ont été recensés dans les États de Bahia, Mato Grosso, Pará, Paraíba et Roraima.
Ao menos 22 Terras Indígenas, que reúnem 48 registros de indígenas isolados, tiveram casos de invasões, exploração ilegal de recursos naturais e danos ao patrimônio em 2024

En 2024, l’invasion de mineurs illégaux a explosé dans la TI Sararé, Mato Grosso, territoire du peuple Nambikwara. Photo : Fábio Bispo/Greenpeace
Peuples isolés
La situation et les menaces pesant sur les peuples autochtones en isolement volontaire sont analysées dans le quatrième chapitre du rapport. Les invasions et le manque de protection des territoires des peuples isolés non reconnus par l’État constituent les principaux risques pour leur survie. Selon l’Équipe d’Appui aux Peuples Libres (Eapil) du Cimi, 119 cas sont recensés en Amazonie légale brésilienne.
Parmi eux, 37 cas concernent des zones où la Funai n’a pris aucune mesure de démarcation ou de protection. En décembre, la Funai a émis une Ordonnance de Restriction d’Usage pour protéger le territoire des isolés du Rio Mamoriá, dans les municipalités de Lábrea et Tapauá (Amazonas). Pourtant, dans le même État, les isolés du Rio Caribi (municipalité d’Itapiranga) restent sans aucune protection, malgré des preuves documentées et des témoignages confirmant leur présence dans une zone soumise à l’exploitation forestière et gazière.
Cependant, même les populations autochtones en isolement volontaire qui vivent dans des territoires ayant un certain degré de reconnaissance de la part de l’État étaient menacées en 2024. Au moins 22 terres indigènes, qui comprennent 48 registres autochtones isolés, ont subi des invasions, d’exploitation illégale de ressources naturelles et des dommages environnementaux.

Campement Terra Livre (Terre Libre) 2024 à Brasília (District Fédéral). Photo : Hellen Loures/Cimi.
Mémoire
Consacré à la réflexion sur le thème de la Mémoire et de la Justice, le cinquième chapitre du rapport présente cette année un bilan récent des avancées dans la lutte pour la réparation, la non-répétition des violations et la justice pour les peuples autochtones, ainsi que pour la création d’une Commission Nationale Indigène de la Vérité au Brésil.
Le texte expose les avancées et les défis rencontrés dans la période suivant le décès du chercheur Marcelo Zelic (1963-2023), qui a consacré sa vie à cette cause, et indique les chemins parcourus et souhaités dans la lutte pour la préservation de la mémoire et pour la réparation des violations des droits humains des peuples autochtones au Brésil.
Articles et analyses
En plus des chapitres consacrés à la systématisation des données, la publication comprend une série de textes analytiques. La persistance de visions stéréotypées et préjudiciables concernant les peuples autochtones au Brésil est abordée dans deux articles : l’un examine les difficultés à garantir le respect des droits spécifiques de ces peuples au sein du système judiciaire pénal, tandis que l’autre analyse les cas de racisme et de discrimination ethno-raciale envers les individus et communautés autochtones dans le pays.
L’exécution budgétaire relative à la politique indigéniste durant la deuxième année du troisième mandat du président Lula, ainsi que les effets de la Loi 14.701 et de la table de conciliation du STF (Suprême Tribunal Fédéral) sur les droits territoriaux des autochtones, font l’objet de deux autres textes. Un article présente une rétrospective des impacts des inondations et de la crise climatique sur les peuples autochtones du Rio Grande do Sul.
Enfin, deux articles détaillent la situation des territoires sous attaque en 2024 : la Terre Indigène (TI) Tekoha Guasu Guavirá, du peuple Avá-Guarani, dans l’ouest du Paraná, et la TI Panambi – Lagoa Rica, des Kaiowá et Guarani, dans le Mato Grosso do Sul.

La plateforme Caci, une cartographie numérique recensant les informations sur les assassinats d’autochtones au Brésil, a été mise à jour avec les données du Rapport sur la Violence contre les Peuples Autochtones au Brésil – Données 2024. Caci, acronyme de Cartographie des Attaques Contre les Autochtones, signifie également “douleur” en Guarani. Avec l’ajout des données de 2024, la plateforme couvre désormais 1.525 assassinats d’autochtones géoréférencés, compilant des informations remontant à 1985.
Photo de couverture
Le tekoha Yvy Ajere est l’une des réoccupations territoriales établies par les Guarani et Kaiowá au sein de la Terre Indigène (TI) Panambi – Lagoa Rica, à Douradina (Mato Grosso do Sul). Cette réoccupation visait à garantir un espace de culture pour la communauté et à protéger l’une des dernières zones forestières intactes de leur territoire. En représailles, des propriétaires terriens ont installé un campement à quelques mètres de la zone réoccupée. Les attaques armées, menaces et intimidations sont devenues le quotidien des autochtones, qui ont néanmoins résisté, déterminés à récupérer leurs terres. La photo, prise le 30 juillet 2024, est de Gabriel Schlickmann. Plus d’informations : gabrielslk.com.br
Traduit du portugais par Carol Mira






